Reprendre les rênes : un acte d’amour pour soi, ses enfants et le monde

Il y a des jours où tout bascule. Des jours où l’on ne peut plus faire semblant. Où ce qui tenait jusqu’ici, comme un château de cartes fragile, s’écroule enfin sous le poids de l’évidence. Et au milieu de ce chaos, une voix, ténue mais persistante, se fait entendre. Une voix venue du ventre, cette terre intérieure où se nichent nos instincts, nos vérités profondes. Elle murmure : « Ça suffit. Reprends TA vie. »

Cette voix n’est pas là pour nous accabler, mais pour nous éveiller. Elle n’a rien de simple ou de confortable. Elle nous met face à ce que nous avons laissé faire, face à ce que nous avons cru immuable. Elle nous montre tout ce que nous pouvons changer, mais que nous avons, souvent inconsciemment, accepté. Et c’est là que commence le vrai travail : regarder, comprendre, choisir.

S’émanciper, ce n’est pas facile (mais c’est vital)

Je sais à quel point c’est dur. Ce carcan dans lequel on vit, il est confortable. Un faux confort, mais il berce. Il nous dit quoi faire, quand faire, comment faire. On ne réfléchit plus trop. On suit les rails. On se dit : « C’est comme ça. C’est pour mon bien. » On se laisse porter, parce que c’est plus simple. Mais un jour, tout en nous crie : « Non, ce n’est pas ma vie. Ce n’est pas ce que je veux. »

Moi aussi, j’ai eu peur. Peur de m’opposer, peur de mal faire, peur d’être jugée. Mais plus encore, j’avais peur de me perdre. De devenir une ombre de moi-même. C’est là que mes enfantements sont venus me chercher. Ils m’ont confrontée à mes limites. Ils m’ont forcée à choisir. Entre obéir ou ressentir. Entre me soumettre ou m’affirmer. Entre céder ma vie ou la reprendre, farouchement, avec tout ce que cela impliquait.

Je sais que ce chemin semble vertigineux. Que la fatigue, la peur d’échouer, le manque de modèles peuvent parfois nous tétaniser. Mais sous cette peur, il y a une force. Elle vibre en vous, même si vous ne la sentez pas encore. Elle est là, prête à jaillir dès que vous oserez poser ce premier petit pas.

Les injonctions n’existent que si on les laisse exister

Il faut le dire : nous vivons dans un monde où les injonctions nous submergent. Sois belle mais naturelle. Sois forte mais douce. Sois productive mais présente pour tes enfants. Le paradoxe est devenu une norme, un bruit de fond auquel nous avons appris à nous soumettre sans même nous en rendre compte. Mais si ces injonctions nous écrasent, c’est parce que nous leur donnons ce pouvoir. Elles ne peuvent nous influencer que dans la mesure où nous les acceptons comme des vérités.

Reprendre les rênes de sa vie, c’est comprendre cela. C’est réaliser que nous avons, en nous, la capacité de dire NON. Pas un NON forcément violent ou réactif. On peut aussi dire un NON ancré, calme, déterminé. Ce NON qui ouvre la porte à un OUI vibrant, un OUI à soi, à ses désirs, à sa vision du monde. Ce NON qui dégage l’horizon et nous rend l’immense pouvoir de choisir.

L’enfantement : un portail initiatique

Il y a quelque chose d’extraordinaire dans le fait de donner la vie. Cela crée des ouvertures en soi, au sens propre et au sens figuré. Cela ouvre des portes en nous que l’on ne savait même pas fermées. Quand j’ai enfanté, j’ai compris que le pouvoir n’était pas dehors, mais dedans. Pas dans les mains gantées des autres, mais dans les miennes, pleines de vie, pleines de force.

Enfanter m’a appris à regarder mes peurs en face. À reconnaître celles qui sont là pour m’avertir, et celles qui me paralysent alors qu’elles ne sont que du vent. À choisir de les transformer en moteur, en énergie vitale. C’est une leçon qui ne s’arrête pas à l’enfantement, mais qui se diffuse dans chaque moment de ma vie.

Les vagues de mes contractions m’ont appris l’humilité. Elles m’ont mise à genoux pour mieux me relever. J’ai dû me regarder en face, complètement nue, vulnérable. Je n’avais pas le choix. Je ne pouvais pas laisser quelqu’un d’autre décider pour moi, sentir pour moi, enfanter pour moi. J’ai dû reprendre les rênes. Choisir. Être responsable. 

Quand j’ai senti les vagues me traverser, c’était comme si la vie elle-même venait me dire : ‘Es-tu prête ? Es-tu là, avec moi, dans ce moment ?’ Et quand j’ai dit oui, même tremblante, j’ai découvert une force que je ne soupçonnais pas. Une force qui m’habite encore aujourd’hui, chaque fois que je doute.

Et c’est là que j’ai compris : reprendre les rênes de sa vie, c’est aussi un acte de naissance. La nôtre.

J’ai compris que rien n’est anodin. Que chaque décision prise dans ce moment-là, aussi petite qu’elle puisse paraître, porte un poids immense. Choisir d’accoucher dans le respect de la physiologie, c’est déjà poser une intention pour la vie. Pour la nôtre, pour celle de nos enfants. C’est dire : « Je veux que ce moment, cette transition entre deux mondes, soit vécue dans la conscience et la dignité. »

Savoir c’est pouvoir

Pourtant, comment choisir quand on ne sait pas ? J’ai appris, douloureusement parfois, que beaucoup de ce qu’on nous enseigne est incomplet, biaisé, déconnecté. On nous dit de faire confiance, mais on ne nous donne pas les clés pour comprendre. Alors, j’ai cherché. J’ai lu, j’ai écouté, j’ai interrogé. Je me suis formée.

Karine de Quantik Mama m’a offert un cadre pour comprendre la puissance de la physiologie. Nina de Kaizen’Nina m’a donné les outils pour ne plus dépendre des demi-vérités du système. Pour vivre un enfantement respectueux, il faut s’informer, se préparer, s’émanciper des dogmes qui nous entourent. Cela demande du temps, de l’énergie, et souvent beaucoup de courage. Cela demande de déconstruire, pièce par pièce, tout ce que l’on croyait immuable. Prendre le taureau par les cornes. Regarder en face tout ce qui nous entrave. Et oser dire : « Non, ce n’est pas pour moi. Je choisis autrement. »

Cela demande de devenir, pleinement, la personne qui choisit. Pas pour plaire, pas pour obéir, mais pour incarner sa vision, son amour, sa vérité. À travers son corps.

Un chemin initiatique, une transformation

Enfanter, ce n’est pas juste donner la vie. C’est aussi se transformer. C’est ouvrir des portes en soi que l’on ne soupçonnait pas. C’est se mettre à nu, dans tous les sens du terme. Et c’est un chemin initiatique, dans le vrai sens du terme : un passage qui nous change, nous élève, nous ancre dans une nouvelle version de nous-mêmes.

Sur ce chemin, des femmes comme Karine de Quantik Mama ou Nina de Kaizen’Nina font un travail magistral. Elles transmettent des outils, des savoirs, des clés pour que chaque femme puisse choisir son chemin en toute connaissance de cause. Elles nous rappellent que savoir, c’est pouvoir. Que nous avons le droit, et même le devoir, de poser des questions, de remettre en question, de refuser ce qui ne nous convient pas.

Elles nous enseignent qu’en réalité, le corps médical et les institutions ne sont pas là pour décider à notre place. Ils sont là pour nous proposer leurs solutions, libre à nous de les accepter ou non. Nous sommes capables de choix. Des êtres dotés de raison. Et le monde a besoin de femmes et d’hommes debout, capables de dire non aux compromis qui ternissent leurs vies.

Karine de Quantik Mama : un cadre pour comprendre la physiologie

Karine de Quantik Mama enseigne avec une profondeur rare. Elle nous rappelle que l’enfantement n’est pas un acte médical, mais un processus physiologique sacré. Sa manière de nous guider à travers les étapes de ce qu’elle appelle « le vortex de la naissance » est une véritable révolution. Ce terme, si évocateur, décrit avec précision le voyage initiatique que traverse chaque femme : un chemin qui va bien au-delà de la simple naissance. On en a même fait un slam en collaboration avec elle !
Elle nous apprend à observer, respecter et accompagner les rythmes naturels du corps. À reconnaître l’importance des phases souvent ignorées, comme la quiétude, cette pause mystérieuse entre la dilatation complète et l’expulsion du bébé. Grâce à ses enseignements, j’ai appris que chaque contraction est une onde de vie, une danse hormonale, mystérieuse et magique entre la mère et son enfant. Que chaque vague qui nous emmène vers notre bébé nous ouvre aussi vers nous-mêmes si on accepte de faire le voyage. 
Karine nous invite, entre autres, à reprendre le pouvoir sur ce processus, à ne plus voir notre corps comme une machine à surveiller, mais comme un allié à écouter. Son approche est étayée par des recherches scientifiques et de l’évidence based medicine. Ses propos sont toujours soutenus par son expérience de plus de 20 ans à accompagner les naissances. 

Kaïzen Nina : des outils pour un choix éclairé

Nina de Kaïzen Nina transmet des savoirs concrets et détaillés. Elle nous donne des outils pour faire des choix pleinement éclairés, loin des demi-vérités et des dogmes. Son travail est une ode à l’autonomie. Avec elle, on apprend à s’interroger, à remettre en question, à chercher la vérité derrière les affirmations toutes faites.
Elle explore tout en profondeur et avec à l’appui des sources solides : du consentement éclairé à l’impact des interventions médicales, en passant par les alternatives disponibles. Elle ne dicte rien, elle ouvre des portes. Elle transmet une confiance inébranlable en notre capacité à choisir, mais surtout en notre droit de dire non, de refuser ce qui ne nous convient pas. Elle permet, par ce qu’elle porte au quotidien et tout son travail de récupérer la puissance et la lumière de notre colère.

Grâce à Nina, et à son film “FAUT PAS POUSSER !« , entre autres, j’ai redécouvert l’importance de lire les petits caractères des protocoles, de comprendre les statistiques médicales et de questionner les pratiques routinières.

Ensemble, elles transmettent une révolution douce

En m’offrant ces contenus, et en choisissant de les regarder avec Mathieu, nous nous sommes offert des clés pour reprendre les rênes de notre vie et je ne soupçonnais pas encore à quel point cela allait changer notre réalité. Karine avec sa vision sacrée et holistique de l’enfantement. Nina avec ses outils pratiques et son souci du détail. Elles nous ont rappelé que savoir, c’est pouvoir. Et nous pensons que reprendre le pouvoir, c’est un acte d’amour pour soi, ses enfants, et le monde.

Depuis, nous avons choisi de nous former comme doulas, pour enfanter encore plus librement de notre deuxième enfant. Et tout cela nous a ouvert la porte à choisir la vie que nous souhaitions mener, sur tous les plans. C’est donc bien en immense partie grâce à cette première naissance que nous avons créé Douladilune. 

Ces enseignements, loin de se limiter à l’enfantement, sont une invitation à réinventer notre manière de vivre et de choisir, à reprendre notre place comme actrices conscientes de nos vies. En se formant, on a fait un choix pour sortir de la posture de victime. Qui nous donnait l’impression qu’on ne pouvait rien y faire. 

La posture de victime : un piège à déjouer

La posture de victime est une réponse naturelle à un monde qui nous écrase parfois. Nous y plongeons toustes parfois. Elle nous protège un temps, nous berce d’un faux sentiment de sécurité. Mais elle finit par nous enfermer. Nous déconnecter de notre puissance, de cette part de nous qui sait profondément qu’un autre chemin est possible.

Il est tellement facile, face à la complexité du monde, de se réfugier dans la posture de victime. « Je ne peux rien y faire. » « Ce n’est pas de ma faute. » « C’est comme ça. » Et pourtant, chaque fois que nous cédons à cette posture, nous renonçons un peu plus à notre puissance. Nous laissons d’autres décider pour nous. Nous choisissons, en réalité, de ne pas choisir. Et en plus, nous créons dans le même temps, sans s’en rendre compte, des bourreaux et des sauveurs (nous travaillons beaucoup avec la conscience du triangle de Karpman dans nos relations, en lien avec nos postures au quotidien. Si cela vous parle, lisez notre page sur nos accompagnements).

Oui, il semble qu’un certain monde aime que nous restions petites. Dociles. Il aime que nous acceptions ses “injonctions” sans poser de questions. Mais nous ne sommes plus des petites filles. Le corps médical n’est pas notre parent. Le gouvernement n’est pas notre guide. Il est temps de se redresser, de dire non. De sortir de cette posture de victime qui nous enferme dans une demi-vie.

Ce n’est pas facile, non. Mais c’est vital. Nos enfants ont besoin de nous debout. Le monde a besoin de nous debout.

Reprendre les rênes, c’est dire oui à la vie

Reprendre les rênes, ce n’est pas juste refuser. C’est aussi accepter. Accepter de ressentir. Accepter de vibrer. Accepter de vivre pleinement, intensément, même si cela fait peur. Nos enfantements sont des portails. Nos choix sont des actes révolutionnaires. Nos vies, quand elles nous appartiennent, deviennent des exemples puissants pour ceux qui nous entourent.

Et cela commence par s’informer. Par choisir. Par dire oui à ce qui résonne profondément en nous, et non à tout ce qui nous éloigne de notre vérité.

Reprendre les rênes nous sort de la léthargie et nous rend si libres. C’est comprendre que nous ne sommes pas impuissants. Oui, le chemin est ardu. Oui, cela demande des efforts. Mais ce n’est qu’en acceptant cette responsabilité que nous pouvons réellement vivre. Que nous pouvons incarner cette vie vibrante, pleine de sens, à laquelle nous aspirons.

Je sais combien c’est difficile. Peut-être que vous êtes déjà épuisée par la charge mentale. Peut-être que vous vous sentez seul.e, face à un système qui vous submerge. Peut-être que vous avez l’impression de ne pas savoir par où commencer. Mais cette force, je vous assure, elle est là. Tapie, prête à surgir dès que vous lui laisserez une place.

Je me souviens encore de ce jour où j’ai dit non pour la première fois à une intervention médicale imposée. Mon cœur battait la chamade, ma voix tremblait, mais ce non, je l’ai senti venir de mes tripes. Ce n’était pas juste un refus, c’était une affirmation : ‘Je sais ce qui est bon pour moi et pour mon enfant. Et ce jour-là, pour la première fois, j’ai compris ce que cela signifiait de reprendre les rênes. »

Je sais combien commencer à dire non semble effrayant. Que poser ses limites, refuser ce qu’on vous impose, semble parfois être une montagne. Mais chaque non ouvre un oui. Chaque refus de céder à ce qui ne vous appartient pas fait grandir un espace en vous. Un espace pour rêver. Pour ressentir. Pour exister. Un petit pas à la fois.

Une révolution intime et collective

Ce texte est un appel. À vous, qui sentez cette force vibrer dans votre ventre, mais qui hésitez encore. À vous, qui voulez dire non aux injonctions, mais qui avez peur du regard des autres. À vous, qui savez qu’une autre vie est possible, mais qui ne savez pas par où commencer.

Reprendre les rênes de sa vie, ce n’est pas un luxe. C’est un devoir. Pour nous. Pour nos enfants. Pour le monde que nous voulons laisser derrière nous. Parce qu’on ne peut pas construire un avenir sur des fondations branlantes. Parce que le fascisme n’attend que notre silence pour s’installer.

Nos enfants apprennent de ce que nous faisons, bien plus que de ce que nous disons. Chaque fois que nous reprenons les rênes, que nous disons non à ce qui ne nous convient pas, nous leur montrons une autre voie. Nous leur apprenons qu’eux aussi ont ce pouvoir. Que leur vie leur appartient.

Ce texte est une invitation. À se lever. À se redresser. À refuser l’inacceptable. Parce que notre avenir mérite mieux qu’une vie tiède et sans éclat.

Alors, levons-nous. Reprenons les rênes. Disons oui à la vie, à la vraie vie. Et laissons ce souffle, venu du ventre, nous guider vers des lendemains plus grands, plus libres, plus vibrants.

Chaque petit pas compte. Chaque voix qui s’élève, chaque limite posée, chaque choix assumé s’ajoute à une vague collective de changement. Ensemble, nous pouvons transformer cette réalité étouffante en un espace où nos enfants, et les enfants de leurs enfants, grandiront libres de vivre une vie pleine et vibrante.

En tout cas, c’est l’espoir qui vit dans mes cellules et qui me met en action. 

Avec mon cœur,

Thaïs